Alfred Agostinelli

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Alfred Agostinelli
Alfred, debout à droite, avec son père et son frère Émile, vers 1905.
Biographie
Naissance
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MonacoVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 25 ans)
AntibesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité

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Alfred Agostinelli, né le à Monaco, mort accidentellement le (à 25 ans) à Antibes, est le chauffeur, puis le secrétaire de Marcel Proust, et l'un des modèles du personnage d'Albertine dans À la recherche du temps perdu.

Le rapport avec Proust

La première rencontre entre Proust et Agostinelli a lieu en à Cabourg. Agostinelli est chauffeur de taxi, et emmènera Proust visiter la Normandie durant l’été, ainsi que l’été suivant. En 1911, Agostinelli sollicite l'intervention de Proust pour faire entrer sa compagne, qu'il présente comme sa femme, au théâtre des Variétés.

En 1913, les deux hommes se retrouvent. Agostinelli a perdu son emploi et sollicite Proust pour être son chauffeur. L’écrivain, ayant déjà un chauffeur en la personne d’Odilon Albaret, le mari de Céleste, propose plutôt au jeune homme d’être son secrétaire et lui fait dactylographier ses manuscrits. Agostinelli et sa compagne, Anna Square, s’établissent alors chez Proust.

Les sentiments qu’éprouve Proust pour son secrétaire ne semblent pas payés de retour et Agostinelli s’enfuit à Monaco, chez son père, en . L’écrivain envoie son ami (et conseiller financier) Albert Nahmias (1886-1979) pour lui faire dire qu’il est prêt à payer n’importe quoi pour qu’il revienne. La transaction n’aboutit pas. Sachant Alfred féru d’aviation, Proust envisage de lui acheter un aéroplane, sur lequel il ferait graver les vers d'un sonnet de Stéphane Mallarmé : « Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui... ». Mais il n'aura pas le temps de mettre son projet à exécution : c’est précisément en avion, le , qu’Agostinelli s'écrase en mer pendant son deuxième vol en solitaire, au large d’Antibes[1], sous les yeux de sa compagne et de son frère[2]. La tristesse de Proust s’étale alors dans ses lettres, puis dans son œuvre — il écrira par exemple à son ami Henry Bordeaux : « un être que j’aimais profondément est mort à 26 ans, noyé »[3].

Alfred Agostinelli est inhumé au cimetière de Caucade à Nice, « dans une tombe qui a été sauvée de la démolition par un professeur niçois spécialiste de Proust, Jean-Marc Quaranta »[2].

Jean-Marc Quaranta relate cette relation dans son ouvrage Un amour de Proust, paru en 2021[4]

Notes et références

  1. Bernd-Jürgen Fischer: Handbuch zu Marcel Prousts "Auf der Suche nach der verlorenen Zeit", p. 24 (en ligne).
  2. a et b André Peyregne, « Agostinelli le Monégasque aimé de Proust », Nice Matin,‎
  3. Marcel Proust, Lettres, Plon, p. 1172
  4. https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/roman/alfred-agostinelli-une-muse-de-marcel-proust-sorti-de-loubli-par-un-chercheur

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Marc Quaranta, Un amour de Proust, Alfred Agostinelli (1888-1914), Paris, Bouquins, 2021.
  • Jean-Marc Quaranta, Alfred Agostinelli, Le Cercle de Marcel Proust, Paris, Champion, 2011.
  • Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, Paris, Gallimard, 1996
  • Jean Adloff, Lettres de Marcel Swann à Marcel Proust, Edilivre, 2015, 222 p. (ISBN 978-2-3340-2206-4) : lettres fictives d'Alfred Agostinelli alias Marcel Swann à Marcel Proust Le fou de Proust - Jean Adloff - Un lascar au Canada.

Liens externes

  • Alfred Agostinelli par Jean-Marc Quaranta (Colloque des 11 et 12 mars 2011)
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