Collectif féministe contre le viol

Collectif féministe contre le viol
Histoire
Fondation
1985
Cadre
Zone d'activité
Drapeau de la France France
Type
Forme juridique
Association loi de 1901
Association déclaréeVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaines d'activité
Féminisme, violence contre les femmes, action sociale sans hébergement n.c.a.Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Paris, France
Pays
 FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Langue
Organisation
Présidente
Emmanuelle Piet (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
vice-présidente
Marie-France Casalis
Personnes clés
Marie-France Casalis, Simone Iff
Site web
Collectif féministe contre le viol
Identifiants
RNA
W751090609Voir et modifier les données sur Wikidata
SIREN
351353545Voir et modifier les données sur Wikidata
OpenCorporates
fr/351353545Voir et modifier les données sur Wikidata

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Le Collectif féministe contre le viol (CFCV) est une association féministe française créée en 1985, en réaction à des viols commis dans des lieux publics en région parisienne.

Contexte

En mai 1985, une femme est violée à midi dans le RER Juvisy-Paris devant des passagers qui n'interviennent pas. En août, une femme est violée sur le quai du RER, à Châtelet. En septembre, une femme est violée boulevard Magenta, dans le 10e arrondissement de Paris[1].

Nathalie Bourdon qui a subi un viol, Suzy Rojtman et Maya Surduts de la Maison des Femmes de Paris fondent le CFCV en 1985. Elles contactent le Mouvement français pour le planning familial, Jeunes Femmes et Halte Aide aux Femmes battues. Simone Iff, du Planning, est à ce moment au cabinet d'Yvette Roudy, ministre déléguée des droits de la femme qui soutient la création d'une ligne d'écoute[2].
Le 8 mars 1986, le CFCV ouvre une ligne d'écoute téléphonique pour les victimes de violences sexuelles : Viols-Femmes-Informations. Contrairement aux attentes, très peu de viols rapportés au CFCV ont été commis dans des espaces publics. La plupart des témoignages sont ceux de femmes violées dans leur enfance. Les victimes ne peuvent pas porter plainte car la prescription pour les crimes sexuels est de dix ans après les faits. Dès 1986, le CFCV va défendre l'imprescriptibilité des crimes sexuels[1].

En 1987, une jeune femme décide, à la suite de l'intervention télévisée d'Éva Thomas, de témoigner à visage couvert, des viols commis par son père. Celui-ci attaque la chaîne de télévision et sa fille qui sont condamnées à lui verser 1 franc symbolique[3]. Le CFCV convoque Frédérique Bredin et Ségolène Royal, toutes deux jeunes députées socialistes. Les deux élues présentent deux amendements à la loi du 10 juillet 1989 sur la protection de l'enfant, qui modifie la prescription des viols sur mineurs. Celle-ci passe à dix ans après la majorité de la victime[1].

Missions de l'association

Elle a pour mission d'accompagner les victimes de viols ou d'agressions sexuelles. Cela va de l'écoute téléphonique à l'accompagnement au procès.

Le CFCV gère une plateforme d'écoute téléphonique nationale. Il s'agit du numéro vert national anonyme et gratuit Viol Femmes Information (0 800 05 95 95)[4]. En 2017, la plateforme a traité au moins 7000 appels. À la suite de l'affaire DSK en mai 2011, l’affaire Weinstein en octobre 2017, le CFCV a enregistré une hausse des appels. En 2018, l'association comprend six écoutantes. Elle est financée par le secrétariat chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, la Fondation des femmes, la région Île-de-France et la ville de Paris[5].

L'association peut se porter partie civile, pour les plaintes traitées en cour d'assises. L'association constate qu'au tribunal de Paris en 2013, neuf plaintes sur dix pour viols sont classées en correctionnelle et traité par le tribunal correctionnel[6].

Le CFCV anime également sur Paris des groupes de parole depuis 1987.

Elle forme des bénévoles des associations, des personnes référentes en matière de violences sexuelles dans l’armée, dans la police, à l'hôpital et des travailleurs sociaux[7].

L'association mène des campagnes publicitaires afin de contrer les idées reçues[8]. En 2009, dans 83% des cas, l’agresseur est un proche ou une personne que la victime connaît[9].

Gouvernance

De 1986 à 1992, Simone Iff est présidente du collectif[2]. En 1992, Emmanuelle Piet, gynécologue, devient présidente de l'association[10]. Marie-France Casalis est responsable des formations[6].

Annexes

Articles connexes

Références

  1. a b et c Claire Chartier, « SOS viols: trente ans de féminisme », sur LExpress.fr, (consulté le )
  2. a et b Bard, Christine (1965-...). et Chaperon, Sylvie (1961-...)., Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle (ISBN 978-2-13-078720-4 et 2-13-078720-7, OCLC 972902161, lire en ligne), p. 257-260 et 749-752
  3. Jean-Michel Dumay, « L'échec d'une procédure judiciaire intentée par une victime Patricia à armes inégales contre son père », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « CFCV - Collectif Féministe Contre le Viol | Centre Hubertine Auclert », sur www.centre-hubertine-auclert.fr (consulté le )
  5. Virginie Ballet, « «Viols Femmes Informations» : un numéro vert dans le rouge », sur Libération.fr, Libération, (consulté le )
  6. a et b Emilie Poyard, « On y était : Najat Vallaud-Belkacem au Collectif féministe contre le viol - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  7. FDF, « Emmanuelle Piet, Présidente du Collectif Féministe Contre le Viol », sur Fondation des Femmes, (consulté le )
  8. « Dans 4 cas sur 5, les femmes victimes de viol le sont par un proche, dénonce une campagne lancée aujourd’hui », sur www.lequotidiendumedecin.fr, Le Quotidien du médecin,
  9. « « Au moindre doute », la nouvelle campagne du Collectif féministe contre le viol », sur madmoiZelle.com, (consulté le )
  10. « Emmanuelle Piet - Sa bio et toute son actualité - Elle », sur elle.fr (consulté le )

Liens externes

  • Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata
  • Ressources relatives aux organisationsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • SIREN
    • Répertoire national des associations
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